Blog Grossesse : utérus bicorne et saignements

Grossesse : utérus bicorne et saignements

Le 3 avril 2024
écrit par : Aurelie Recoura
13 min de lecture

Fin Octobre, début Novembre, j’apprends que je suis enceinte. Il s’agit de notre premier enfant. Nous sommes très heureux et surtout je n’en reviens pas que ce soit allé aussi vite alors que j’ai un utérus bicorne! Notre petit kiwi est prévu pour le 4 juillet prochain !

Je passe le premier trimestre sans nausée, ni maux de tête ou quoi que ce soit ! Ce furent 3 mois normaux comme si de rien n’était. L’échographie révèle que tout va bien ! Nous sommes heureux de l’annoncer à nos proches puis à toutes les personnes que nous croisons !

Echographie

 

Arrive début Janvier, j’entre alors dans mon 4ème mois et le stress de fausse couche semble derrière nous. Ce qui m’arrive par la suite est très rare lors du second trimestre et inquiétant pour les professionnels comme pour nous.

Le 08/01, au réveil, je constate, en allant aux toilettes, mes premiers saignements accompagnés de caillots de sang, qui durent environ 15 min. Après une grande frayeur, je passe une écho, on m’indique que bébé va bien et qu’il s’agit d’un léger décollement du placenta.

Puis la nuit du 15 Janvier n’est que le début d’un cycle de nombreuses nuits de stress et de douleurs. J’ai des saignements tous les 3-4 jours aussi abondants que des règles avec des gros caillots de sang et des douleurs inconnues très fortes. Il s’agit en fait déjà de contractions ! Je consulte à chaque saignement ma sage-femme et mon gynéco mais cela reste un mystère. A ce jour, il n’est plus question d’un décollement du placenta mais je n’ai pour autant aucune explication, ni solution. On me prévient des risques que cela peut engendrer, à savoir, la perforation de la membrane et que notre mini-nous arrive trop tôt, bien trop tôt pour survivre.

Les jours passent et toujours des saignements. Malgré tout, nous restons positifs, ce qui est très important. Surtout garder le moral ! J’ai la chance d’avoir un mari optimiste et qui gère parfaitement le stress pour m’épauler.

Quelques jours plus tard, ma SF m’oriente vers la maternité où je souhaitais accoucher pour avoir un autre avis. Je suis hospitalisée pendant 6 jours car je ne passe pas 24h sans saignements. Il m’indique que j’ai un décollement du placenta. J’émets des doutes sur cet avis et reste persuadée qu’il y a un lien avec ma malformation. Sur mon lit d’hôpital, je parcours le web à la recherche d’infos, d’expériences similaires. Bien ou mal, je tombe sur des histoires tristes et terrorisantes ou pleines d’espoir. Je me focalise sur les belles fins.

Cette nuit-là, l’équipe médicale tout comme moi pense à une fausse couche tardive. Je change de protection deux fois, les saignements continuent et je me tords dans tous les sens. C’est très douloureux malgré la perfusion de Spasfon et la dose autorisée de Doliprane. Je ne veux déranger personne pendant la nuit, c’est très dur de relativiser, je me sens seule, loin de mes proches et je perds tout espoir. J’entends les nouveau-nés pleurer dans les chambres d’à côté et je me demande s’il est encore possible que ce soit toi un jour mon bébé. Toi, qu’on a entendu et vu aux échos de nombreuses fois, toi qu’on aime déjà. Le lendemain matin, on m’informe que le médecin n’aura pas le temps de me consulter alors que je suis angoissée par la nuit passée. Je remercie plus que jamais la sage femme de garde qui m’a accordé quelques minutes pour me faire écouter le cœur de mon bébé pour me rassurer. Chaque jour est une victoire de le savoir toujours là. Cette fois, je me dis que tu es fort comme ton papa et que tu resteras jusqu’au bout !

Retour à la maison, les saignements cycliques sont toujours présents. Je reste alitée. Je peux me lever pour aller au WC et me doucher. Nous avons aménagé la chambre dans le salon pour que tout soit à porter de main et que j’évite les escaliers. J’ai la chance d’être bien entourée pour qu’on s’occupe de moi, des tâches ménagères, de la cuisine, … C’est très dur d’accepter de ne plus rien faire du jour au lendemain en étant de tempérament active. Mais je le fais pour le bien de notre bébé. Je me dis qu’il y a toujours pire que ma situation pour garder le moral chaque jour. Le 5ème mois de grossesse passé, je suis plus sereine mais pas assez pour me projeter dans la décoration de sa chambre ou dans les premiers achats pour la valise maternité.

Ayant exploité toutes les pistes et certaine qu’il y a une explication liée à ma malformation, ma sage femme m’oriente vers un professeur à Grenoble. Lors du rendez-vous, nous avons un tas de questions à  lui poser : est-ce que je peux toujours avoir mes règles dans la deuxième poche ? Est-ce les fibromes qui provoquent les pertes ? Est-ce que c’est ma deuxième poche qui saigne car l’autre prend de la place ? ENFIN quelqu’un qui connaît mon cas !!! Il répond à toutes nos questions. Le problème vient bien de mon utérus bicorne.

Explications : Mon corps reçoit l’information d’envoyer du sang dans la poche du bébé. Par défaut, il en émet aussi dans la seconde. Comme aucune interaction n’est présente dans celle-ci, elle rejette le sang au bout de quelques jours. Ce qui explique l’abondance des saignements et la présence de caillots. Il me conseille de rester un maximum allongé et de me dégourdir les jambes dans la maison. Aussi, il nous indique qu’il serait préférable de choisir une maternité de type 2 ou 3. (Service néonat)

Très étrange, les saignements s’arrêtent du jour au lendemain et laissent place à des pertes marron (moins inquiétant), 3/4 jours après cette consultation. Mon corps a-t-il compris ? La nature est mystérieuse !

Puis, quelques jours plus tard, plus de perte ! C’est la délivrance, toujours au repos mais je peux me lever ! Je peux cuisiner à nouveau et manger à table !!

 

Aujourd’hui, je suis enceinte de 7 mois. Je suis suivie à la maternité de Chambéry. Bébé grandit bien. J’adore cette sensation de le sentir bouger. J’ai commencé la décoration de sa chambre et bouclé tous les achats. Il a déjà plus d’affaires que son papa !

 

 

 

Voici quelques conseils supplémentaires :

– Restez optimistes, positifs et gardez le moral

– Munissez-vous d’un agenda ou créez un tableau de bord pour indiquer les jours de saignements puis détailler l’intensité des douleurs et des pertes. Cela évitera l’oubli de certains détails lors de vos rendez-vous et pour garder l’esprit plus libre

– Notez chaque question qui vous vient sur un papier à poser à votre prochaine consultation

– Consulter plusieurs professionnels pour avoir plusieurs avis

– Préférez accoucher dans un Hôpital avec un service néonat pour gagner du temps si besoin

Nous tenons mon mari et moi, à remercier tout particulièrement ma sage-femme qui a été très présente et qui a pris mon cas très au sérieux. Elle s’est démenée pour percer ce mystère ! Elle a su m’orienter vers les bonnes personnes et me réconforter à chaque étape.

Nous remercions aussi le professeur à Grenoble qui a su nous rassurer et répondre à toutes nos questions.

Une nouvelle question se pose aujourd’hui. L’accouchement par voie basse est-il possible ou faut-il prévoir une césarienne ? On en saura plus dans quelques semaines…